Auschwitz. Faire face à la réalité
Mi-mars, 140 lycéens et apprentis des Pays de la Loire ont découvert le camp d’Auschwitz en Pologne. Retour sur un voyage qui marque les esprits.
«Pourquoi il y avait une cheminée ? A quoi elle servait ?" Devant les ruines d’une chambre à gaz, Hilary, en terminale aide aux personnes à Saint-Calais (72), s’interroge. Il y a déjà deux heures qu’elle est entrée dans le camp d'Auschwitz en Pologne et la parole commence tout juste à se libérer.
Des mots pour encaisser le choc de la découverte de l’immensité du camp, de son organisation millimétrée et industrielle qui a conduit à la mort plus d'1 million de personnes entre 1941 et 1944 dont 90% de juifs.
Mathias, le guide, détaille le processus. Cette grande cheminée était celle du four crématoire où les corps gazés étaient brûlés. Pas question de les enterrer. Pas assez discret, pas assez rapide.
Portfolio. Dans l'ancien ghetto de Cracovie
Vivre ensemble et laïcité : «Humbles mais déterminés"
Après les attentats de janvier, l’ensemble des groupes politiques du conseil régional s’est interrogé sur la manière dont leur institution pouvait apporter sa pierre à l’édifice menacé du vivre ensemble et de la la laïcité. "Si on avait la clé pour apporter des réponses à ces sujets qui sont dramatiques, ça se saurait. Nous sommes modestes et humbles en la matière mais nous sommes déterminés pour permettre aux enseignants d’avoir un rôle dans l’éveil des consciences tout en respectant les différences» a déclaré Jacques Auxiette, président de la Région des Pays de la Loire qui participait au voyage d’étude en Pologne, 9 ans après un premier déplacement à Auschwitz. Des premières initiatives ont été prises (renforcement des actions éducatives sur ces sujets, formation des personnels en contact avec les élèves…) mais le travail sur ces questions sera de longue haleine.
"On peut ressentir ce qu’elles ont ressenti. »
«C’est l’entrée dans le camp qui m’a marqué, le sas avec les rails qui continuent», explique Abrial en CAP mécanique moto à Paimboeuf (44). «Jusque-là, on n’avait vu que des photos dans des livres à l’école. Le voir en vrai, c’est choquant. Ce voyage permet de faire entrer dans les esprits qu’il y a des choses qui ne doivent pas se reproduire ».
Un moment particulier aussi pour Jeanne. Avec 8 camarades de sa terminale aide à la personne, ils ont abordé rapidement l’histoire d’Hitler l’an dernier. Ils ont voulu approfondir ensemble et sont allés solliciter leurs professeurs.
"Ce qui m’a le plus touchée, c’est le baraquement des femmes qu’on a visité. C’est là qu'elles ont vécu, qu'elles ont dormi. On peut ressentir ce qu’elles ont ressenti. »
Avant la guerre 39-45, les juifs représentaient près du 1/4 de la population de Cracovie. Déportation, extermination et exil ont réduit la communauté à néant. Aujourd’hui, seules quelques centaines de juifs sont revenus vivre à Cracovie. Mais dans le quartier de Kazimierz, il reste des traces tangibles de l’ancien ghetto dont la place des héros avec ses 65 chaises vides symbolisant les 65 000 juifs du Cracovie d’avant-guerre. Ces chaises sont tournées vers la pharmacie de l’un de ces héros: Tadeusz Pankiewicz. Les lycéens et apprentis des Pays de la Loire ont terminé leur voyage d’étude par une visite de cet ancien ghetto.
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